machines-et-moteurs-specialiste-de-la-moto-anglaise-classique
damier

Les Triumph 3 cylindres Boyer

Photo Joel Zerbib

Stan Shenton et les Triumph

 

Quand en 1965 Stan Shenton devint le grand patron du magasin de moto Boyer of Bromley, il ressentit très vite le besoin de participer à la compétition. Il se concentra surtout sur les courses de production et ce toujours sur Triumph. D’abord en catégorie 500 production, le Tourist  Trophy en 1967 puis les 500 miles de Thuxton toujours sur une 500 Triumph Daytona préparée par Boyer.  Lorsque les courses de 750 Production démarrèrent, Stan se tourna tout naturellement vers une Trident à peine modifiée (éclairage démonté et mégaphone à la place des silencieux d'origine). Encouragé par le championnat des Superbikes de Motor Cycle News, Shenton décida de construire une vraie machine de course. En 1971 il fit appel à Colin Seeley pour la réalisation d’un cadre, cette première année servit de test. En 1972 une autre partie cycle Seeley vit le jour, la garde au sol avait été augmentée de 38 mm, impossible de sortir le moteur du cadre sans enlever d’abord la culasse.  Plusieurs montages de fourches furent essayés, un montage avec une fourche Dunstall double disque à étriers incorporés, une fourche de Triumph modifiée équipée elle aussi d’un double disque. Le moyeu arrière à tambour type Manx fut abandonné au profit d’un moyeu équipé d’un disque. La machine pesait 158 kilos prête à prendre le départ.

Le moteur fut préparé en insistant sur la dynamique et l’écoulement des gaz d’admission. Les conduits furent redressés, le flux des gaz est passé de 2,38 mètres cubes/minute à 3, 92 mc/mn. Des carburateurs Amal concentriques de 30mm furent montés. L’utilisation du banc de puissance du collège technique de Bromley fut d’une grande utilité pour Stan.  Doug Hele de chez Triumph aida Stan à la préparation du moteur. Les soupapes d’origine ont été conservées mais un grand travail sur leur poids à été réalisé. Les ressorts de soupape proviennent de chez W&S (USA), les arbres à cames ont été réalisés chez Piper Cams. Le taux de compression a été porté à 12,5 à 1 (origine 9,5), un échappement 3 en 1 à également été soigneusement calculé.
La puissance maxi est fournie à 8500 tours, cette puissance n’a pas été communiquée par Boyer .
La boite de vitesses est une Quaife 5 vitesses. De nombreux problèmes de lubrification furent résolus, conduit d’huile plus gros, modification du graissage du vilebrequin, adaptation d’un filtre à huile supplémentaire. Une résistance électrique fut incorporée dans le réservoir d‘huile pour que l'huile soit préchauffée avant le départ.
La pression d’huile maxi est de 6,3 kilos au centimètre carré et ce à chaud. L’allumage est assuré par les allumages fabriqués par Boyer of Bromley.

N’oublions pas que Stan Shenton est également l’auteur du très bon ouvrage sur la préparation des Triumph : Triumph Tuning.

 

Source Sport Moto N°5 Aout 1972.
Harry Moteur Mars 2015